Nirmala, la présidente fondatrice de Vanasthali, est malade, les dons se raréfient....
Malgré ces difficultés, Vanasthali continue ses activités avec son équipe.
Il y a moins de balwadis (classes maternelles) puisque le gouvernement les prend en charge depuis plusieurs années, reconnaissant leur intérêt et la qualité des enseignantes, qui gardent alors leur poste !
Vanasthali met alors l’accent sur les hobby classes, sorte de cours de soutien et d’éveil donnés par les enseignantes formées par Vanasthali dans les écoles d’état.
D’autres activités de Vanasthali ont été abandonnées parce que le besoin ne se fait plus sentir : la formation d’aides soignantes (il n’y a plus de demandes) ou les cours de réparation de téléphones portables (une formation gratuite est proposée par la municipalité).
Le magazine bimestriel de Vanasthali va sans doute réduire sa périodicité à cause de son prix trop élevé (300 000 roupies par an, soit environ 5000€). Il est cependant très important pour l’ONG, lien entre les collaborateurs et collaboratrices, lieu d’échange, de témoignages, d’expression ; les différents centres en prenant à tour de rôle la responsabilité, c’est aussi l’occasion pour les superviseuses et les enseignantes de prendre des initiatives pour un résultat concret. Il continue néanmoins.
En revanche :
Vanasthali a récemment institué des bal bhavan (ou « maisons des enfants ») à Somatane, Sangamner, Sinnar. Là, des intervenants spécialisés, rémunérés par Vanasthali et assistés des superviseuses, animent des activités diverses comme des sports (notamment Karaté), de l’expression (écriture, théâtre, musique), des expériences scientifiques. Ces activités se concrétisent par une fête annuelle en collaboration avec les écoles.
Un projet piloté par Manik vise à former des enseignantes sur des sujets scientifiques : expériences, écologie... (les intervenants spécialistes sont rémunérés par Vanasthali) ; Les enseignantes interviennent alors dans les écoles, font des expositions dans les villages pour les parents et les autres ; Ces activités sont menées à Saswad, Somatane, Talegaon. Pour ces deux derniers centres, Vanasthali bénéficie du soutien de Bitwise, une société d’informatique basée à Pune.
Les bibliothèques itinérantes :
Vanasthali ne peut plus payer des camionnettes pour transporter les livres et les jeux : ce sont maintenant les enseignantes qui se déplacent en rickshaw dans les villages ; l’avantage, c’est que les rickshaws, moins chers, vont partout, même dans les endroits inaccessibles en voiture ; l’inconvénient est le manque de stabilité des dits rickshaws...
Home libraries :
D’autres solutions sont également expérimentées : les livres sont déposés chez l’enseignante, ce qui permet des prêts à domicile et entraîne des discussions et débats. Cette expérience est menée à Somatane et Talegaon.
Le site internet est toujours à la charge d’Entr’Inde ; les membres du conseil d’administration nous ont fait remarquer qu’il serait préférable d’avoir une adresse en .org qui permettrait aux entreprises susceptibles de s’y intéresser de mieux repérer l’organisme à but non lucratif. C’est chose faite : l’adresse officielle est désormais ngo-vanasthali.org mais l’ancienne adresse est toujours fonctionnelle.
Nous faisons le projet d’y faire plus de place au magazine : il faudrait pour cela trouver un traducteur.
À terme, il serait bon d’établir un cahier des charges commun pour refaire le site.
Sangamner :
À Sangamner, Pushpa (superviseuse) est très efficace pour trouver des fonds, notamment pour le journal de Vanasthali. Elle organise des camps de formation et supervise les activités.
VRDC n’intervient plus sur le Remand home qui est devenu un orphelinat.
Asha et Sunanda font la lecture aux femmes qui travaillent dans un atelier d’emballage de bidis (cigarettes locales, fabriquées dans les maisons du voisinage). Récits mythologiques, journaux, romans, témoignages leur sont lus en fonction de leurs demandes. Les livres sont fournis par VRDC. Lors de notre passage, c’était « Jamais sans ma fille » (histoire d’une femme et sa fille fuyant l’Iran pour la liberté).
VRDC intervient dans une résidence pour des filles défavorisées venant de tout le Maharashtra pour des cours extra scolaires, un suivi personnel, des conseils. VRDC soutient le groupe de filles qui font du Karaté (nous avons pu admirer une impressionnante démonstration). Les ceintures noires sont allées à Hampi, 3 filles sont sélectionnées pour une compétition au Népal. Elles ont besoin d’équipements et de moyens pour se déplacer ; notre réponse : fidèle à son engagement, Entr’Inde soutient le centre de Sangamner mais ne peut promettre au delà des 2000€ annuels promis ; libre aux responsables de ce centre d’utiliser cette somme selon les besoins qui ont pu changer depuis que nous nous sommes engagés.
Notre séjour de quelques heures à Sangamner ne nous a pas permis de voir toutes les activités. Nous y retournerons dès que possible.
Shrirampur :
À Shrirampur, nous avons été reçus dans l’école privée de Manisha (une des institutrices qui sont venues à Saint Michel en 2006). Cette école est indépendante de Vanasthali, mais reçoit ses stagiaires. Nous avons vu ces dernières à l’œuvre : chacune avec quelques enfants montrait des exercices de mathématiques, de manipulation, d’expression, de cuisine...
Les superviseuses de Vanasthali assurent la formation permanente, les « hobby classes »pour les enfants des écoles de la ville, soutiennent les élèves en difficulté.
Vanasthali propose également des prêts sans intérêt aux institutrices.
Prajakta, une des filles de Manisha, participe aux formations en tant que couturière ; Pooja, l’autre fille de Manisha, est chargée d’une classe d’élèves en difficulté (« slow learners ») dans l’école de sa mère, et participe également à la formation des stagiaires de Vanasthali. Trois bibliothèques itinérantes accueillent les élèves de différentes écoles de Shrirampur (les séances étant assez courtes, ils reviennent pour lire la suite …) : les enfants racontent ce qu’ils ont lu, lisent donc davantage et mieux.
Manisha dit avoir beaucoup appris il y a dix ans lors de son séjour en France au sein des écoles maternelles de Saint Michel (Nous avons été surpris de voir un panneau de photos de ce séjour !). Sa pratique a été modifiée (mise en valeur du travail des enfants, par exemple, photos des élèves de chaque classe, collaboration avec les parents).
Qui est au bureau de Vanasthali ?
Sushama la trésorière, Bharati la secrétaire, Bhargavi la comptable et à l’ordinateur sont en permanence au bureau, avec Shalaka responsable du magazine, avec aussi Manali (à l’essai) et Sharmila pour les bibliothèques et les archives, sans compter Kanta, toujours prêt à servir le thé...et Pravin, le chauffeur.
Anjali, qui était à l’ordinateur, ne travaille pas à Vanasthali en ce moment, ni Sunanda Nawale, trop occupée par sa famille et sa santé.
Les trustees, ou membres du conseil d’administration, se réunissent souvent et parfois autour de Nirmala, toujours présidente : outre Sushama et Bharati, il y a Manik, Meena, Vrinda, Nirmal, Jaya, Abhay, Uhlas . Les trustees sont bénévoles. Les autres reçoivent une rémunération en fonction des heures travaillées.
Jubilé de l’association Friends of France
L’association des Amis de la France à Pune fêtait son jubilé. Ce n’est pas sans rapport avec Vanasthali, puisque c’est aussi Nirmala qui en est la présidente. Cette association est surtout en relation avec Perspectives Asiennes pour des raisons historiques mais les groupes qui viennent à Pune pour découvrir Vanasthali sont également accueillis. Dr Satish Desai, Uhlas Joshi (entre autres) continuent de faire vivre la belle idée des fondateurs, Dr Ashut Apte et Guy Deleury. C’était une belle célébration avec exposition, spectacle, discours, souvenirs, rencontres. La presse locale a largement couvert la manifestation, avec des témoignages de personnes ayant participé aux séjours en France, comme Aparna, Girish et quelques autres.
Nirmala a pu venir et parler longuement, applaudie chaleureusement.
Nous y avons rencontré nos amies Manisha, Sunanda, Aparna, Kalpana, Anita, institutrices de Vanasthali qui ont participé aux stages-partages que nous avons organisé à St Michel ; Rajendra, du groupe d’architectes, Prahlad, du groupe de fermiers, Prasad, Jaya, venus plusieurs fois avec les étudiantes de Fergusson dans le cadre de notre échange scolaire ; d’autres encore, et bien sûr, Nandita, une des organisatrices principales de l’événement et que nous reverrons avec ses étudiantes en mai prochain.
Crédit photo : www.perspectives-asiennes.org
Album photo de ce séjour sur Facebook.