Voici la traduction du message que Nirmala Purandare, Présidente de Vanasthali, a envoyé le 17 avril 2010 à Entr’Inde au sujet du séjour en France d’Anita et Sunanda, superviseuses à Vanasthali :
“Oui, Anita et Sunanda sont toutes les deux bien rentrées. Elles sont pleines d’enthousiasme ; j’espère et je souhaite que cet enthousiasme leur servira dans leurs activités. Je suis sûre que, de cette façon, Entr’Inde aide Vanasthali de façon concrète à développer les capacités des femmes et la qualité de leur travail.
Acceptez s’il vous plaît mes remerciements sincères pour tout ce que vous faites pour Vanasthali.
Le 19 avril, Anita et Sunanda seront à Puné pour notre réunion. Vous recevrez les détails de cette rencontre.
Ça m’encourage, vous savez ? (en Français dans le message original)
Merci mille fois, mes amis (en Français dans le message original)
Très amicalement, Nirmala Purandare”
Ce fut une vraie joie d’apprendre qu’Anita et Sunanda pourraient nous visiter et cela-,nous en sommes bien conscients- grâce à Entr’Inde. Et puis elles sont arrivées et pendant leur séjour nous avons pu apprécier leur disponibilité, leur gentillesse et leur sensibilité. Elles ont participé à toutes les rencontres avec le sourire, elles étaient très présentes, répondant à toutes les questions traduites inlassablement par Marie-Noël, elles ont dessiné de jolis rangolis sous la bise et à ma grande surprise elles se sont régalées à tous les repas (même avec le camembert !) et cela n’est vraiment pas évident !
Elles ont pu rencontrer des Allemands (en séjour linguistique au village) et pour avoir assisté à quelques échanges, je peux dire que c’était émouvant et pittoresque !!! Le Maire présent était très fier et heureux de cela ...
Pour notre association «Partage sans Frontières » nous apportions le témoignage que notre aide était bien concrète.
Enfin, Anita et Sunanda ont délicatement remercié leurs hôtes et c’est en larmes que ce fut dit.N’est-ce pas le plus beau témoignage d’une rencontre réussie ?
Bonjour a tous,
Voilà deux mois que je suis à Pune, accueillie à Vanasthali pour accompagner le travail d’évaluation des actions entreprises depuis 25 ans…
… et voilà deux mois que j’entends parler de l’aventure des 4 superviseurs en France ! Nous avons d’abord suivi leurs périples grâce aux photos sur Internet – tous les membres de l’office rassemblés religieusement autour de l’ordinateur, admirant les échanges culinaires et artistiques franco-indiens. Puis il y a eu le retour, et aujourd’hui encore cette aventure continue à alimenter les discussions. Il y a les nombreuses photos rapportées par le petit groupe, et puis il y a tous les récits et constats sur les différences entre nos deux pays.
Dimanche dernier 30 avril, a eu lieu une grande réunion de superviseurs et d’institutrices pour fêter dignement ce retour… voici ce que j’y ai vu.
J’ai vu quatre femmes visiblement très heureuses de se retrouver dans la complicité suivant leur mois et demi passé en France.
J’ai vu Aparna, Manisha, Sunanda et Kalpana prendre le micro chacune leur tour pour raconter tous les détails de leur aventure française : ce qui les a étonnées (l’autonomie des enfants dans les classes maternelles, l’investissement des parents dans l’éducation, la connaissance des enfants sur les autres pays et sur l’Inde ), ce qui les a amusées (la rencontre de la police à l’aéroport !), ce qui les a choquées (le gaspillage de matériel dans les écoles, le prix d’un café), ce qui les a touchées, surtout, avec l’accueil chaleureux des « French people », à St Michel, à Morsang à St Martin, à Fécamp, à Lyon…
J’ai vu une centaine de femmes, superviseurs et institutrices de Vanasthali, assises par terre à les écouter pendant plusieurs heures, dans la chaleur, très attentives, tour à tour riant de leurs histoires, curieuses de regarder les photos, notant précieusement des idées et des différences sur leurs carnets.
J’ai vu quatre superviseurs très soucieuses de transmettre tous les aspects de leur expérience, de décrire les méthodes d’animation de classe, les techniques de travaux manuels, pour que ce voyage serve à l’ensemble de Vanasthali à innover dans les balwadis et classes de loisirs.
J’ai vu des photos, beaucoup, projetées sur grand écran, des photos de danses, de sculptures, de rencontres, de Tour Eiffel, d’enfants, d’instituteurs, et surtout de sourires !
J’ai vu, enfin, pendant toute la durée de la présentation, la médaille de Saint Michel sur Orge exposée sur la table en guise de symbole de la reconnaissance du travail de Vanasthali par les Français – et surtout symbole des relations durables tissées pendant ces semaines.
Vous étiez donc là ce dimanche, à Pune, autant sur les photos que dans les têtes des uns et des autres, et les applaudissements finaux s’adressaient autant à Vanasthali et aux quatre superviseurs qu’à la dream team qui les a si intensément accueillies pendant un mois et demi !
A bientôt, et bon repos après toutes ces émotions.
Agnès (ASMAE) le 16 mai 2006 à Puné (Maharashtra)
Le séjour des institutrices et de Marie-Noël à St Martin la Plaine fut trop court. La neige et le froid glacial nous ont obligés à alléger le programme. Cette brève visite a été très importante dans le village. le DVD a mis en évidence la valeur de leur travail. C’était aussi la preuve de l ‘efficacité de l’aide à Vanasthali. C’était la rencontre très émouvante pour les amis d’ici, pour ceux, qui toute l’année ,reçoivent et commentent les nouvelles de Nirmala. Plus émouvante encore pour André et Loulou qui connaissent les Balwadis et en particulier Baramati et Jejuri Nous avons apprécié leur grande disponibilité dans toutes les circonstances : l’adaptation à leurs hôtes, les jeux dans la neige, l’envie de faire plaisir en chantant ou en dansant, le sérieux des réponses aux questions... Un week end très réussi , chaleureux et enrichissant.
Louise (dite Loulou) (Partage sans frontières) le 6 mai 2006 à St Martin la Plaine ( Loire )
Ce n’est pas simple de mettre en mots tout ce foisonnement d’échanges, d’impressions, de joies, de réflexions… Mais c’est une chance de pouvoir en parler avec vous qui avez vécu cette expérience.
Voici donc un petit aperçu de mes impressions. Tout d’abord, ce projet d’échange professionnel m’a tout de suite enthousiasmée : avoir un échange avec des enseignantes venant de si loin était une chance à ne pas rater !!! (tant mieux pour ceux (celles) qui l’ont saisie …) Puis, au fur et à mesure que le moment approchait…un peu d’inquiétude a commencé à affleurer : comment allons-nous communiquer, quelles seront les attentes des enseignantes indiennes, comment les enfants vont-ils réagir ??? etc., etc.…. Mais, dès la première rencontre j’ai été sous le charme : leur simplicité, leur gentillesse, leur ouverture d’esprit et surtout leur attirance naturelle pour les enfants et leur regard toujours bienveillant pour eux…et tout a semblé simple et évident !
Le séjour est terminé mais l’histoire n’est pas terminée…. Qu’elle soit riche de nouveaux échanges (we will keep in touch !), enseignements et progrès de part et d’autre.
Florence (Institutrice à St Michel) (le 19 avril 2006)
Je m’attendais bien à quelque-chose d’intéressant, mais sans doute pas à ce point ; la coopération, le sens de la fête, l’échange (d’idées, de compétences...), l’amitié à tous les niveaux, ont fait de ce séjour, malgré les difficultés, une expérience utile, sympathique, inoubliable et je l’espère, aux retombées durables.
Marie-Noël (Présidente d’Entr’Inde) (le 12 avril également : j’ai encore du mal à penser à autre-chose!)
Bon, je me lance...Faut bien qu’il y en ait un qui commence ! Qu’est-ce que je pense de ce qui c’est passé pendant ces 7 dernières semaines ? Eh bien, d’abord, je dis BRAVO, bravo à toutes et tous : instits indiennes, écoles maternelles, familles d’accueil, associations, bénévoles, municipalité ... Bravo aux instits indiennes qui ont su s’adapter à plein de choses nouvelles et, pour commencer, le froid ! un froid tenace, plutôt tardif pour la saison (pas de chance). Je n’en ai jamais entendu une se plaindre ! Et, pourtant, on l’a su à la fin du stage à force d’insister avec nos questions, les manteaux, les tricots, les chaussures fermées les ont beaucoup gênées. Elles ont su s’adapter au programme qui avait été concocté (malgré la blessure de Sunanda), à nos habitudes, à notre rythme. J’ai admiré leur capacité à décorer une maison, de leur propre initiative, en très peu de temps et avec très peu de moyen. J’ai bien apprécié leur soif de connaître ce qui les entourait en France : le nom des différents arbres, herbes et fleurs, les recettes des plats, comment est nourri le bétail (pendant le séjour en Normandie),... Un regret tout de même : que toutes n’aient pas pu parler en anglais. On aurait peut être (mais ce n’est pas sûr) encore mieux communiqué. A travers les photos prises par Florence, Guy, Anne-Marie, Marie-Noël, j’ai admiré l’enthousiasme des écoles et des associations dans leurs échanges avec nos quatre invitées. Chapeau !
Yves (membre d’Entr’Inde) (le 12 avril 2006)
« Vous mangerez mal ! Vous allez attraper des maladies ! Vous ne reviendrez pas ! » chouettes les voisins !
Voyage sans problème jusqu’à Puné, Maharashtra. Un groupe de 10 français, hétérogène, de 22 à 72 ans. Je découvre l’Inde, à 6 h du matin.
La mère de mon hôtesse, Rashmi, pratique le yoga devant la télé. Peu à peu, je découvre le reste de la famille, chaleureuse.
Dans la journée, nous sortons, c’est affolant !
Rikshaws, voitures, autobus, taxis cornent, se faufilent partout, je me demande où j’ai atterri. Je me cramponne, je ne vois rien.
Petit à petit, je jette un regard furtif, je vois des femmes avec des saris très colorés, des écoliers en uniforme souriants, des guirlandes de fleurs, je commence à m’adapter.
Nous sommes entraînés dans un programme dense : visite de musées, d’écoles, d’institutions, de l’Université, d’entreprises, de marchés, de boutiques d’artisanat.
Parlons des moments intenses : le week-end de Vaishali, hôte de Vincent, avec la projection du film Lagaan, dans des conditions un peu épiques : d’abord, en couleurs, puis noir, orange, sans sous-titrage, …hum !
Le lendemain, montée au fort de Sinhagad sous la bruine. Nous nous retrouvons dans une cabane pour boire du thé et manger des beignets et nous chantons. La végétation est luxuriante. En descendant, des groupes d’Indiens nous saluent et nous photographient.
Le soir, animation musicale dans une belle maison, à la sortie de Puné. Musique indienne, belle voix de Sampada, trompette, etc.
Du côté français, Marie joue de la guitare, Véronique de la mandoline et Vincent de la flûte. Les enfants jouent au piano.
Moments d’échanges et d’émotion par la musique.
Nous terminons par nos hymnes respectifs. Pour la Marseillaise, sous la direction solennelle de Bruno.
Baramati : village aux environs de Puné. Nirmala, la fondatrice de Vanasthali et Marie-Noël, présidente d’Entr’Inde, accueillent les jeunes filles qui vont recevoir leur diplôme d’institutrice. Elles sont belles, parées de leurs plus beaux saris.
Chaque Français et Française remet un diplôme. Nous sommes émus.
Ensuite, viennent des chants et des danses. Elles vont transmettre un travail très important, surtout pour les petites filles.
Il y a aussi la visite chez une jeune architecte qui se dévoue en faisant construire des maisons pour les personnes des bidonvilles, qui sont nombreuses : 40 % estimés de la population Puné.
En route vers le Nord de l’état, vers les sites archéologiques célèbres d’Ajanta et d’Ellora. Dans les campagnes, nous voyons beaucoup d’habitats misérables.
Le soir, Vincent et moi, nous logeons dans la famille d’un sympathique viticulteur, Jagdish, d’autres dans une guest house ou chez d’autres habitants du village (Lasalgaon).
Le lendemain, Jagdish, qui est aussi directeur d’école, nous emmène dans son école. L’accueil est formidable : guirlandes de fleurs autour du cou, danses par les très gracieuses petites filles de l’école, mimes, etc.
Les enfants, les mères, les institutrices nous demandent de signer sur des feuilles ou de mettre un mot sur leurs cahiers.
Une femme nous entraîne, Bruno et moi, dans sa maison. Elle est heureuse de nous accueillir.
Merci à tous les amis indiens qui nous ont si bien reçus et qui ont su rendre notre séjour si riche.
Merci à Nirmala, Nandita, Rashmi 1 et 2, Manasi, Vaishali, Shruti, Sampada, Sunil, et tous les autres.
Je suis revenue de l’Inde enrichie et, n’en déplaise à mes voisins, j’ai bien mangé, je ne suis pas tombée malade et j’y retournerai avec plaisir.
Hélène.
Après tout, c’est souvent comme ça… Avant de partir, avant même de décoller, on se dit que là-bas dans cet autre monde, on trouvera sûrement ceci ou cela, on ne sait pas très bien la manière dont ça va se dérouler, mais on en a une petite idée.
Et puis on arrive. Et on découvre qu’évidemment, on avait tort.
Parce que l’Inde, c’est un autre monde qui ne s’apprend ni dans les livres, ni dans les films. Bien sûr ceux-ci permettent de fournir des informations, des images, des récits, mais ce n’est qu’une partie infime de l’Inde. Parce qu’il ne s’y trouve pas le chatoiement des couleurs, les odeurs épicées, la dignité des femmes, les sourires des enfants, les conversations avec des Indiens croisés au bord d’une route ou d’un chemin, la ferveur et les couleurs des temples, les jeux et chants des petits et des grands et tout ce qui encore est indescriptible avec des mots.
Grâce à Vanasthali et à Friends of France, j’ai pu de mes propres pieds fouler le sol du Maharashtra, et lorsque l’avion m’a ramenée en France, ses images flottaient – et flottent toujours – dans ma tête.
Pendant six semaines, j’ai ainsi eu le privilège de découvrir bien des aspects de la vie du Maharashtra. La première partie de ce séjour a notamment été une partie d’observation, la deuxième de participation plus active.
J’ai donc – entre autres – visité des communautés de femmes, des fabriques de saris, des temples (Chatushrungi, Theur, Alandi, Parvati), les grottes d’Ajanta et d’Ellora (réellement impressionnantes !), des ashrams de naturopathie, des musées (Kelkar Museum, Place Tribal Museum), des écoles et institutions pédagogiques, j’en passe et des meilleures.
Cela m’a ainsi permis d’effectuer une plongée dans le monde indien à travers ses différentes facettes. Et puis aussi de connaître un peu mieux Vanasthali par le témoignage de femmes y travaillant. Et c’est là que j’ai été épatée. Stupéfaite. Ébahie. Parce que ces femmes là, elles sont à elles seules tout un hommage à l’Inde. Vanasthali, disent-elles, leur a donné force et courage, mais bien souvent elles avaient déjà dû combattre vents et marées pour pouvoir commencer leur formation. Aujourd’hui elles ouvrent des classes maternelles et organisent des hobby-classes, elles donnent ainsi à multitude d’enfants des outils éducatifs de premier ordre, tout en conservant néanmoins un aspect ludique donnant « envie d’apprendre » : jeux, activités manuelles, chants, mimes, etc.
C’est ce que j’ai surtout remarqué dans la deuxième partie de ce séjour, où avec un groupe de scouts, nous nous sommes rendus dans les écoles des districts d’Uruli Kanchan et de Dapoli. Les superviseurs respectifs de ces districts, Alaka et Kalpana connaissent toutes leurs institutrices, et semblent mener sur le terrain une activité enrichissant le niveau d’éducation. Je tiens d’ailleurs à les remercier d’avoir pris le temps de nous accueillir (très chaleureusement qui plus est) et de nous présenter quelques unes de leurs classes.
Le temps passé au sein de ces écoles, parfois de Vanasthali, parfois gouvernementales nous aura permis d’échanger différents points de vue et méthodes d’animation et d’éducation. Les travaux manuels effectués par les enfants des classes de Vanasthali sont par exemple très impressionnants, n’utilisant de plus pour la plupart que des matériaux naturels ou de récupération. Cette activité a ainsi plusieurs objectifs, puisqu’au delà de l’aspect ludique, elle permet en plus aux enfants de constater l’importance du recyclage.
Nous étions cinq et nous avions parfois des groupes de 150 enfants réunis dans de petites salles, ce qui rendait les activités manuelles ou petits jeux difficiles, voire impossibles à faire. Qu’à cela ne tienne, il faut apprendre à s’adapter : alors chants (chants répétés, chants à plusieurs voix, chants en canon, etc. qui passent malgré tout la barrière de la langue !), petits jeux sans besoin de grands mouvements, etc.
Et ainsi, au travers de tous ces échanges avec ces écoles, mais aussi avec les louveteaux de Puné ou les enfants du Policeground, sont troqués des jeux, activités et chants indiens, contre des français. Bref, on s’enrichit mutuellement.
Mais il reste encore beaucoup à apprendre et à partager… Alors j’espère pouvoir revenir et apprendre encore, encore, et encore…
Merci à vous tous
Marie Payen