« Vous mangerez mal ! Vous allez attraper des maladies ! Vous ne reviendrez pas ! » chouettes les voisins !
Voyage sans problème jusqu’à Puné, Maharashtra. Un groupe de 10 français, hétérogène, de 22 à 72 ans. Je découvre l’Inde, à 6 h du matin.
La mère de mon hôtesse, Rashmi, pratique le yoga devant la télé. Peu à peu, je découvre le reste de la famille, chaleureuse.
Dans la journée, nous sortons, c’est affolant !
Rikshaws, voitures, autobus, taxis cornent, se faufilent partout, je me demande où j’ai atterri. Je me cramponne, je ne vois rien.
Petit à petit, je jette un regard furtif, je vois des femmes avec des saris très colorés, des écoliers en uniforme souriants, des guirlandes de fleurs, je commence à m’adapter.
Nous sommes entraînés dans un programme dense : visite de musées, d’écoles, d’institutions, de l’Université, d’entreprises, de marchés, de boutiques d’artisanat.
Parlons des moments intenses : le week-end de Vaishali, hôte de Vincent, avec la projection du film Lagaan, dans des conditions un peu épiques : d’abord, en couleurs, puis noir, orange, sans sous-titrage, …hum !
Le lendemain, montée au fort de Sinhagad sous la bruine. Nous nous retrouvons dans une cabane pour boire du thé et manger des beignets et nous chantons. La végétation est luxuriante. En descendant, des groupes d’Indiens nous saluent et nous photographient.
Le soir, animation musicale dans une belle maison, à la sortie de Puné. Musique indienne, belle voix de Sampada, trompette, etc.
Du côté français, Marie joue de la guitare, Véronique de la mandoline et Vincent de la flûte. Les enfants jouent au piano.
Moments d’échanges et d’émotion par la musique.
Nous terminons par nos hymnes respectifs. Pour la Marseillaise, sous la direction solennelle de Bruno.
Baramati : village aux environs de Puné. Nirmala, la fondatrice de Vanasthali et Marie-Noël, présidente d’Entr’Inde, accueillent les jeunes filles qui vont recevoir leur diplôme d’institutrice. Elles sont belles, parées de leurs plus beaux saris.
Chaque Français et Française remet un diplôme. Nous sommes émus.
Ensuite, viennent des chants et des danses. Elles vont transmettre un travail très important, surtout pour les petites filles.
Il y a aussi la visite chez une jeune architecte qui se dévoue en faisant construire des maisons pour les personnes des bidonvilles, qui sont nombreuses : 40 % estimés de la population Puné.
En route vers le Nord de l’état, vers les sites archéologiques célèbres d’Ajanta et d’Ellora. Dans les campagnes, nous voyons beaucoup d’habitats misérables.
Le soir, Vincent et moi, nous logeons dans la famille d’un sympathique viticulteur, Jagdish, d’autres dans une guest house ou chez d’autres habitants du village (Lasalgaon).
Le lendemain, Jagdish, qui est aussi directeur d’école, nous emmène dans son école. L’accueil est formidable : guirlandes de fleurs autour du cou, danses par les très gracieuses petites filles de l’école, mimes, etc.
Les enfants, les mères, les institutrices nous demandent de signer sur des feuilles ou de mettre un mot sur leurs cahiers.
Une femme nous entraîne, Bruno et moi, dans sa maison. Elle est heureuse de nous accueillir.
Merci à tous les amis indiens qui nous ont si bien reçus et qui ont su rendre notre séjour si riche.
Merci à Nirmala, Nandita, Rashmi 1 et 2, Manasi, Vaishali, Shruti, Sampada, Sunil, et tous les autres.
Je suis revenue de l’Inde enrichie et, n’en déplaise à mes voisins, j’ai bien mangé, je ne suis pas tombée malade et j’y retournerai avec plaisir.
Hélène.
Après tout, c’est souvent comme ça… Avant de partir, avant même de décoller, on se dit que là-bas dans cet autre monde, on trouvera sûrement ceci ou cela, on ne sait pas très bien la manière dont ça va se dérouler, mais on en a une petite idée.
Et puis on arrive. Et on découvre qu’évidemment, on avait tort.
Parce que l’Inde, c’est un autre monde qui ne s’apprend ni dans les livres, ni dans les films. Bien sûr ceux-ci permettent de fournir des informations, des images, des récits, mais ce n’est qu’une partie infime de l’Inde. Parce qu’il ne s’y trouve pas le chatoiement des couleurs, les odeurs épicées, la dignité des femmes, les sourires des enfants, les conversations avec des Indiens croisés au bord d’une route ou d’un chemin, la ferveur et les couleurs des temples, les jeux et chants des petits et des grands et tout ce qui encore est indescriptible avec des mots.
Grâce à Vanasthali et à Friends of France, j’ai pu de mes propres pieds fouler le sol du Maharashtra, et lorsque l’avion m’a ramenée en France, ses images flottaient – et flottent toujours – dans ma tête. Pendant six semaines, j’ai ainsi eu le privilège de découvrir bien des aspects de la vie du Maharashtra. La première partie de ce séjour a notamment été une partie d’observation, la deuxième de participation plus active.
J’ai donc – entre autres – visité des communautés de femmes, des fabriques de saris, des temples (Chatushrungi, Theur, Alandi, Parvati), les grottes d’Ajanta et d’Ellora (réellement impressionnantes !), des ashrams de naturopathie, des musées (Kelkar Museum, Place Tribal Museum), des écoles et institutions pédagogiques, j’en passe et des meilleures.
Cela m’a ainsi permis d’effectuer une plongée dans le monde indien à travers ses différentes facettes. Et puis aussi de connaître un peu mieux Vanasthali par le témoignage de femmes y travaillant. Et c’est là que j’ai été épatée. Stupéfaite. Ébahie.
Parce que ces femmes là, elles sont à elles seules tout un hommage à l’Inde. Vanasthali, disent-elles, leur a donné force et courage, mais bien souvent elles avaient déjà dû combattre vents et marées pour pouvoir commencer leur formation. Aujourd’hui elles ouvrent des classes maternelles et organisent des hobby-classes, elles donnent ainsi à multitude d’enfants des outils éducatifs de premier ordre, tout en conservant néanmoins un aspect ludique donnant « envie d’apprendre » : jeux, activités manuelles, chants, mimes, etc.
C’est ce que j’ai surtout remarqué dans la deuxième partie de ce séjour, où avec un groupe de scouts, nous nous sommes rendus dans les écoles des districts d’Uruli Kanchan et de Dapoli. Les superviseurs respectifs de ces districts, Alaka et Kalpana connaissent toutes leurs institutrices, et semblent mener sur le terrain une activité enrichissant le niveau d’éducation. Je tiens d’ailleurs à les remercier d’avoir pris le temps de nous accueillir (très chaleureusement qui plus est) et de nous présenter quelques unes de leurs classes.
Le temps passé au sein de ces écoles, parfois de Vanasthali, parfois gouvernementales nous aura permis d’échanger différents points de vue et méthodes d’animation et d’éducation. Les travaux manuels effectués par les enfants des classes de Vanasthali sont par exemple très impressionnants, n’utilisant de plus pour la plupart que des matériaux naturels ou de récupération. Cette activité a ainsi plusieurs objectifs, puisqu’au delà de l’aspect ludique, elle permet en plus aux enfants de constater l’importance du recyclage.
Nous étions cinq et nous avions parfois des groupes de 150 enfants réunis dans de petites salles, ce qui rendait les activités manuelles ou petits jeux difficiles, voire impossibles à faire. Qu’à cela ne tienne, il faut apprendre à s’adapter : alors chants (chants répétés, chants à plusieurs voix, chants en canon, etc. qui passent malgré tout la barrière de la langue !), petits jeux sans besoin de grands mouvements, etc.
Et ainsi, au travers de tous ces échanges avec ces écoles, mais aussi avec les louveteaux de Puné ou les enfants du Policeground, sont troqués des jeux, activités et chants indiens, contre des français. Bref, on s’enrichit mutuellement.
Mais il reste encore beaucoup à apprendre et à partager… Alors j’espère pouvoir revenir et apprendre encore, encore, et encore…
Merci à vous tous
Marie Payen