Après tout, c’est souvent comme ça… Avant de partir, avant même de décoller, on se dit que là-bas dans cet autre monde, on trouvera sûrement ceci ou cela, on ne sait pas très bien la manière dont ça va se dérouler, mais on en a une petite idée.
Et puis on arrive. Et on découvre qu’évidemment, on avait tort.
Parce que l’Inde, c’est un autre monde qui ne s’apprend ni dans les livres, ni dans les films. Bien sûr ceux-ci permettent de fournir des informations, des images, des récits, mais ce n’est qu’une partie infime de l’Inde. Parce qu’il ne s’y trouve pas le chatoiement des couleurs, les odeurs épicées, la dignité des femmes, les sourires des enfants, les conversations avec des Indiens croisés au bord d’une route ou d’un chemin, la ferveur et les couleurs des temples, les jeux et chants des petits et des grands et tout ce qui encore est indescriptible avec des mots.
Grâce à Vanasthali et à Friends of France, j’ai pu de mes propres pieds fouler le sol du Maharashtra, et lorsque l’avion m’a ramenée en France, ses images flottaient – et flottent toujours – dans ma tête. Pendant six semaines, j’ai ainsi eu le privilège de découvrir bien des aspects de la vie du Maharashtra. La première partie de ce séjour a notamment été une partie d’observation, la deuxième de participation plus active.
J’ai donc – entre autres – visité des communautés de femmes, des fabriques de saris, des temples (Chatushrungi, Theur, Alandi, Parvati), les grottes d’Ajanta et d’Ellora (réellement impressionnantes !), des ashrams de naturopathie, des musées (Kelkar Museum, Place Tribal Museum), des écoles et institutions pédagogiques, j’en passe et des meilleures.
Cela m’a ainsi permis d’effectuer une plongée dans le monde indien à travers ses différentes facettes. Et puis aussi de connaître un peu mieux Vanasthali par le témoignage de femmes y travaillant. Et c’est là que j’ai été épatée. Stupéfaite. Ébahie.
Parce que ces femmes là, elles sont à elles seules tout un hommage à l’Inde. Vanasthali, disent-elles, leur a donné force et courage, mais bien souvent elles avaient déjà dû combattre vents et marées pour pouvoir commencer leur formation. Aujourd’hui elles ouvrent des classes maternelles et organisent des hobby-classes, elles donnent ainsi à multitude d’enfants des outils éducatifs de premier ordre, tout en conservant néanmoins un aspect ludique donnant « envie d’apprendre » : jeux, activités manuelles, chants, mimes, etc.
C’est ce que j’ai surtout remarqué dans la deuxième partie de ce séjour, où avec un groupe de scouts, nous nous sommes rendus dans les écoles des districts d’Uruli Kanchan et de Dapoli. Les superviseurs respectifs de ces districts, Alaka et Kalpana connaissent toutes leurs institutrices, et semblent mener sur le terrain une activité enrichissant le niveau d’éducation. Je tiens d’ailleurs à les remercier d’avoir pris le temps de nous accueillir (très chaleureusement qui plus est) et de nous présenter quelques unes de leurs classes.
Le temps passé au sein de ces écoles, parfois de Vanasthali, parfois gouvernementales nous aura permis d’échanger différents points de vue et méthodes d’animation et d’éducation. Les travaux manuels effectués par les enfants des classes de Vanasthali sont par exemple très impressionnants, n’utilisant de plus pour la plupart que des matériaux naturels ou de récupération. Cette activité a ainsi plusieurs objectifs, puisqu’au delà de l’aspect ludique, elle permet en plus aux enfants de constater l’importance du recyclage.
Nous étions cinq et nous avions parfois des groupes de 150 enfants réunis dans de petites salles, ce qui rendait les activités manuelles ou petits jeux difficiles, voire impossibles à faire. Qu’à cela ne tienne, il faut apprendre à s’adapter : alors chants (chants répétés, chants à plusieurs voix, chants en canon, etc. qui passent malgré tout la barrière de la langue !), petits jeux sans besoin de grands mouvements, etc.
Et ainsi, au travers de tous ces échanges avec ces écoles, mais aussi avec les louveteaux de Puné ou les enfants du Policeground, sont troqués des jeux, activités et chants indiens, contre des français. Bref, on s’enrichit mutuellement.
Mais il reste encore beaucoup à apprendre et à partager… Alors j’espère pouvoir revenir et apprendre encore, encore, et encore…
Merci à vous tous
Marie Payen