Nous sommes allés en Inde durant l’été 2006...
“NOUS”, c’est à dire un groupe de membres d'Entr'Inde et d'Artisans Du Monde Val d'Orge, curieux de voir et de comprendre ce qui se passe à Vanasthali et autour à force d’en entendre parler...ou encore, contents d’y retourner pour faire découvrir aux autres et de voir les changements.
Les principaux thèmes de découverte ont été l’éducation et l’artisanat coopératif. Deux sujets riches et variés, allant de l’école maternelle à l’université, du village un peu reculé au bidonville de Mumbai (Bombay pour les nostalgiques).
C’est l’école de Sunanda, à la fois école maternelle et la seule école primaire de Vanasthali. Nous avons retrouvé une Sunanda rayonnante, guérie bien sûr de sa blessure au pied, contente de nous revoir, et surtout de nous montrer ses élèves, collaboratrices, installations. Nous avons assisté à un spectacle donné par les élèves et à une réunion de parents (surtout les mères, mais aussi quelques pères, fiers de l’école de leurs enfants qui a été réclamée et soutenue par le village.
Nous avons rencontré Aparna et son équipe, assisté à des démonstrations de la part des institutrices. Aparna travaille aussi à Udgir, un village reculé difficile d’accès pour nous. Elle a voulu nous montrer l’application de quelques idées glanées à Saint Michel (école du Parc de Lormoy).
A Somatné, nous avons eu un accueil triomphal de Kalpana, des élèves et des femmes qui travaillent avec elle dans son atelier-coopérative. La maison achetée l’année dernière se dote d’un étage supplémentaire et d’un nouvel aménagement (en grande partie financé encore par ADMVO et Entr’Inde) qui permettent d’organiser des réunions, de faciliter le travail en atelier et d’accueillir les enfants de maternelle...
Nous n’avons pas vu l’école où travaille Manisha (Shrirampur), celle-ci ayant été assez sérieusement malade ; rassurez-vous, elle va bien maintenant et nous l’avons rencontrée avec plaisir à l’occasion de la soirée française.
“Les Superviseurs” sont des animatrices ; elles coordonnent le travail de plusieurs enseignantes dans leur secteur ; elles organisent aussi des sessions de formation en plus de leur travail d’enseignantes de “Balwadi” (classe maternelle) ou de “hobby-class” (activités extra scolaires, de soutien et d’éveil pour les enfants des écoles primaires). Elles se réunissent une fois par mois dans les locaux de Vanasthali à Puné pour échanger leurs idées et rendre compte de leurs activités, discuter de l’avenir, ceci en présence des responsables des “trustees” (sorte de conseil d’administration de Vanasthali : Nirmala, Mina, Manik, Bharati, Nirmal).
Il faut savoir que maintenant le gouvernement du Maharashtra récupère souvent les classes maternelles (en réalité confiées à l’UNICEF) ce qui réduit le nombre de balwadis gérés par Vanasthali (qui a eu le mérite de montrer la première l’importance de cet enseignement). Les institutrices de Vanasthali se consacrent davantage aux “hobby-classes” qui complètent utilement l’enseignement primaire de l’Etat, handicapé par des classes très nombreuses et des enseignants venus de la ville à qui sont confiées de nombreuses tâches extra-scolaires. Les enfants sont motivés et réussissent mieux quand ils bénéficient de ces heures journalières offertes par Vanasthali.
Vanasthali prévoit également d’aller plus loin, vers des régions encore plus déshéritées pour former les femmes et fonder des balwadis (classes maternelles). Ceci est un des sujets discutés à la réunion à laquelle Patricia et Marie-Noël ont assisté.
C’est un grand campus réunissant toutes sortes d’établissements d’enseignement réservés aux filles. Il y a là, entre autres, une école d’ingénieur (Cummins college), une école d’esthétique, une autre de couture et dessin de mode, une école d’infirmières...et aussi toutes les classes de la maternelle au “college”.
Pour en savoir plus : http://en.wikipedia.org/wiki/Maharshi_Karve_Stree_Shikshan_Samstha
Cet établissement, apparié avec le lycée Jean-Pierre Timbaud de Brétigny (pour le département de français), est un lieu de rencontres au jardin magnifique et à l’architecture néo-gothique datant des anglais.
Pour en savoir plus : http://en.wikipedia.org/wiki/Fergusson_College
Dans le campus du Fergusson College, une école “intégrée” qui réunit dans les petites classes des enfants handicapés avec les autres, dans le but d’une meilleure compréhension mutuelle et d’un développement maximum.
Institut appartenant à l’université de Puné, où sont enseignées les langues et le journalisme.
Pour en savoir plus : http://en.wikipedia.org/wiki/Ranade_Institute
Arvind Gupta est un as du bricolage scientifique : il fabrique avec des riens toutes sortes d’objets amusants et savants pour faire aimer let comprendre les sciences. Nous avons eu également une rencontre avec Sadhna Dadheech qui nous a parlé de son travail social auprès des femmes de Puné.
Pour découvrir des articles sur Arvind Gupta, ses livres et les jouets qu’il propose de fabriquer : http://www.arvindguptatoys.com
Quelques-uns ont visité cette école hôtelière située près de Lonavla. Ce fut également l’occasion de découvrir par une pluie battante les Karla Caves, fameuses grottes bouddhiques creusées dans le rocher. Prasad Barvé, le professeur de français (autrefois professeur au college Fergusson), a servi d’hôte et de guide.
Pour en savoir plus sur l’école hôtelière de Khandala : http://www.kohinoorgroup.co.in/kimi/kimi.htm
Une école primaire moderne, qui fait de la recherche pédagogique en rendant l’enfant partenaire de sa propre formation.
Pour en savoir plus : http://www.aksharnandan.net/index.html
Cette école accueille les enfants des ouvriers nomades qui vont de chantier en chantier. La principale difficulté est de persuader les parents de l’utilité de l’école. Sont accueillis aussi des enfants vivant dans la rue.
Pour en savoir plus : http://www.doorstepschool.org/dss/learn.php
Le plus étonnant est un bâtiment maintenu à température et degré hygrométrique constants pour permettre de cultiver des champignons appelés “button-mushrooms” (champignons-boutons) qui ressemblent fort à ...des champignons de Paris ! Par ailleurs, nous avons eu des explications sur les engrais biologiques et vu diverses cultures (gerbéras, poivriers, riz ...)
Pour en savoir plus : http://mpkv.mah.nic.in/PUNECOL.HTM
Cet institut où on peut apprendre à cuisiner et à gérer hôtels et restaurants nous a reçus en hôtes de choix, avec un excellent déjeuner, bien présenté et servi avec beaucoup d’égards, après une visite complète des lieux et un spectacle folklorique de qualité. A noter : une unité qui offre une formation à des handicapés.
Cet établissement souhaite faire un échange avec une école hôtelière française qui reste encore à trouver.
N’oublions pas, dans cette rubrique, le travail de Kalpana à Somatné, déjà évoqué, qui réunit environ 150 femmes qui se procurent ainsi un peu d’argent personnel (et donc d’indépendance) en fabriquant des sacs, des bougies, des objets d’intérêt local vendus sur place. A noter la qualité des sacs à main dont nous avons acheté quelques exemplaires, et le partenariat avec Artisans du Monde pour la fabrication et la vente de sortes de sacs de caisse à l’effigie d’Artisans du Monde et de Vanasthali.
Une fabrique de papier à partir de chutes de tissus de coton blanc achetées aux fabricants de vêtements. Outre le papier lui-même, l’atelier fabrique de très beaux objets comme des luminaires, des cahiers, des dossiers, des carnets...
Nous sommes quelques uns à avoir fait le voyage jusqu’au village d’Anegundi, proche du site archéologique de Hampi dans l’Etat du Karnataka. Nous y avons vu des femmes fabriquer de très beaux objets (travaux de couture et de broderie, sacs faits de feuilles de bananier transformées en fibre travaillée au crochet). L’association The Kishkinda Trust (TKT) forme ces femmes et, plus généralement, travaille à conserver le patrimoine culturel, les savoir-faire du village (non seulement en ce qui concerne l’artisanat vendable, mais aussi l’architecture traditionnelle). Il s’agit d’assurer le développement du village, son autonomie, tout en conservant son caractère et en tenant également compte de l’essor du tourisme dans la région ; le projet bénéficie du concours de l’UNESCO.
Pour en savoir plus : http://www.thekishkindatrust.org
A Mumbai, le groupe “Artisans du Monde - Entr’Inde” s’est retrouvé autour de cette association qui regroupe plusieurs coopératives de femmes formées et encadrées pour fournir en artisanat de qualité des centrales d’achat en Inde et à l’étranger (dont SOLIDARMONDE et donc Artisans du Monde). Jean-Michel, un des membres du groupe (ADMVO), a fait un film spécialement sur le sujet, pour l’information de la fédération Artisans du Monde, et de tous ceux qui sont concernés par le Commerce Equitable. L’association confectionne également des repas à emporter pour les ouvriers alentours, repas complets (végétariens) pour un prix très modeste (30 roupies, soit à peu près 60 centimes d’euros) et qui permet néanmoins de générer des revenus . Jhony Joseph, le directeur élu (et salarié) de l’association nous a reçus et guidés dans les ateliers et à travers le bidonville d’Andheri (pas très loin de l’aéroport international de Mumbai) pendant deux jours, répondant sans se lasser à toutes nos questions sur la formation des femmes, sur les conditions de travail et les salaires. Artisans du Monde Val d’Orge compte faire la promotion des plus beaux produits du catalogue qui ne sont pas encore à celui de Solidarmonde. L’association a besoin de locaux, et souhaite former davantage de femmes, développer ses exportations.
Pour en savoir plus : http://www.creativehandicrafts.org/presentation.htm.
Shelter veut dire “toit, abri”. L’association animée par des architectes et travailleurs sociaux bénévoles travaille à Puné à la réhabilitation concertée des bidonvilles. Nous avons visité un immeuble construit avec l’accord et le concours des habitants, conforme donc à leurs voeux et modes de vie. Nous avons pu rencontrer les habitants, dont certains travaillent dans l’association. L’association tient un registre très complet de chaque famille, chaque habitation, les équipements (eau courante, toilettes, électricité, nombre d’enfants, revenus...) afin d’évaluer les besoins de chacun. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas de donner ou d’imposer des solutions aux problèmes, mais d’aider les personnes concernées à les résoudre.
Pour en savoir plus : http://www.shelter-associates.org